mardi 5 mai 2015

Philippe Jaccottet

© FLORENCE PONCET

Philippe Jaccottet aura cette année quatre-vingt-dix ans. Et la Bibliothèque de la Pléiade a réuni ses œuvres en un volume, dirigé par l’écrivain et critique suisse José-Flore Tappy. Celle-ci termine ainsi sa préface : « On rêve d’un ordre souverain, d’un murmure soutenu, et l’on n’en sauve que de vagues fragments », écrivait Jaccottet en ouverture d’Eléments d’un songe, en 1961. Ce rêve ne cessera de porter sa voix, jusque dans ses hésitations. Dénué de toute vocation prophétique ou idéologique, sans message moral ni mission, l’écrivain ne pourra que s’approcher d’une harmonie perpétuellement fuyante. »

Un paysage vu « in extremis » (sans qu’on éprouve à le surprendre ainsi nulle mélancolie, au contraire). Quelque chose qui s’émacierait, se décanterait avant de s’effacer ; se transfigurerait, si l’on veut, mais modestement, en passant presque inaperçu, en se cachant. Quelque chose d’ultime, ou mieux : de pénultième ; presque déjà de l’obscurité et d’une certaine manière, infranchissable ; (…) une élucidation? Nullement : un autre état des couleurs, quelque chose comme leur propre souvenir, leur adieu contenu dans leur présence.
(Couleurs, là-bas, in Et néanmoins, Pléiade p. 1112.)

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