mardi 5 juillet 2011

jazz-écriture

Tu t'es perdu un peu en venant à Lettres sur Cour et puis enfin tu as retrouvé un plan de la ville et te voici dans le grand amphithéatre de Vienne, un peu de pluie menaçe ... mais qui et après tout quelle importance ?  tu trouves que le jazz qu'on entend ce soir sonne bien (tu connais mal cette musique, mais tu l'aimes: plus que tout tu aimes les trios, les petites formations, mais après tout cet ensemble de cuivres, hein ?). Jouer c'est comme écrire, choisir de partir du vide - du silence - au début il n'y a rien (Claude Simon) -, et commencer comme ça, un mot, une image, un paysage par la fenêtre te dirait peut être JC Bailly pendant ce trajet qu'il décrit au début du Dépaysement. Et l'image fait choc, fait billard dans ta tête avec des idées, des souvenirs réels ou transformés. Là c'est le thème central, une petite phrase qui naît dans la gare de Vienne, quand tu traverses sous les quais le tunnel un peu miteux près d'un grand black bagarreur et ivre, puis bien sûr le motif initial est repris, avec un tempo et un octave différent.

Ton voisin, un type qui travaille "si tu veux dans un genre secteur quaternaire près de Lyon" a l'air de s'y connaître en sax et pense justement  que là sur scène c'est un virtuose, en somme un type qui a beaucoup travaillé. Les mots, le solfège, un rythme d'une manière ou l'autre, mais avec du temps, ça oui. Il a une bonne tête, te présente sa femme qui est colombienne et dont le sourire est lumineux et ouvert: tu leur prêtes Austerlitz de Sebald, et ils te le rendront l'an prochain, ou alors un peu après la fin du monde, quand on aura le temps !

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